Un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie (OMS)
Le fardeau mondial du cancer a aujourd’hui atteint 18,1 millions de nouveaux cas et 9,6 millions de décès en 2018. Un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie, et un homme sur huit et une femme sur 11 meurent de cette maladie, selon les dernières estimations publiées mercredi par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
A l’échelle mondiale, le nombre total de personnes vivant avec un cancer dans les cinq ans suivant le diagnostic, appelé prévalence à cinq ans, est estimé à 43,8 millions, précise le CIRC, qui fait partie de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’augmentation du fardeau du cancer est due à plusieurs facteurs, notamment la croissance démographique et le vieillissement, ainsi qu’à l’évolution de la prévalence de certaines causes de cancer associées au développement social et économique. Cela est particulièrement vrai dans les économies à croissance rapide, où l’on observe une évolution des cancers liés à la pauvreté et aux infections vers des cancers associés aux modes de vie plus typiques des pays industrialisés.
L’efficacité des efforts de prévention peut en partie expliquer la diminution observée des taux d’incidence de certains cancers, comme le cancer du poumon (par exemple chez les hommes en Europe du Nord et en Amérique du Nord) et le cancer du col utérin (dans la plupart des régions autres que l’Afrique subsaharienne). Cependant, les nouvelles données montrent que la plupart des pays sont toujours confrontés à une augmentation du nombre absolu de cas diagnostiqués et nécessitant traitement et soins.
Les tendances mondiales montrent que pour les hommes et les femmes combinés, près de la moitié des nouveaux cas et plus de la moitié des décès par cancer dans le monde en 2018 surviennent en Asie –en partie parce que la région concentre près de 60% de la population mondiale.
Les cancers du poumon, du sein chez la femme et du côlon-rectum sont les trois principaux types de cancer en termes d’incidence et se classent parmi les cinq premiers en termes de mortalité. Pris ensemble, ces trois types de cancer sont responsables d’un tiers de l’incidence du cancer et de la mortalité dans le monde.
Tendances mondiales du cancer par sexe
Le cancer du poumon est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes et la principale cause de décès par cancer chez les hommes, suivi pour l’incidence par le cancer de la prostate et le cancer colorectal chez les hommes et, pour la mortalité, par le cancer du foie et le cancer de l’estomac. Le cancer du poumon vient en tête et le cancer de la prostate en deuxième place dans les pays développés comme dans les pays en développement.
Le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les femmes. Le cancer du sein est également la principale cause de décès par cancer chez les femmes, suivi par le cancer du poumon et le cancer colorectal, qui sont également les troisième et deuxième types de cancer les plus fréquents chez elles, respectivement. Le cancer du col de l’utérus se classe quant à lui au quatrième rang pour l’incidence et la mortalité.
« Les mesures prises dans le cadre des meilleures pratiques de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac ont permis de faire baisser le tabagisme actif et de prévenir l’exposition involontaire à la fumée de tabac dans de nombreux pays », déclare le Dr Freddie Bray, Chef de la Section Surveillance du cancer au CIRC. « Toutefois, l’épidémie de tabagisme variant entre les différentes régions du monde comme entre les hommes et les femmes, nos résultats soulignent la nécessité de continuer à mettre en place des politiques de lutte antitabac efficaces et ciblées dans tous les pays du monde » .
« Ces nouveaux chiffres montrent qu’il reste beaucoup à faire pour répondre à l’augmentation alarmante du fardeau mondial du cancer et que la prévention doit y jouer un rôle clé », selon le Dr Christopher Wild, Directeur du CIRC. « Des politiques efficaces de prévention et de détection précoce doivent être mises en oeuvre de toute urgence pour compléter les traitements pour lutter contre cette maladie dévastatrice à travers le monde ».