المجلس العالمي للتسامح والسلام

Un assemblage de sculptures pour symboliser la paix

14 adolescents de 11 à 17 ans en décrochage scolaire participent à une action artistique. Cette initiative les engage à renouer des liens et à valoriser la confiance en soi.

« Après la guerre, on peut enfin dormir. » Du 23 au 27 juillet, un groupe d’Ébroïciens et de Rolivalois ont appris les techniques de la sculpture d’art. La préfecture de l’Eure s’est ralliée à l’association La Source de la Guéroulde, à Breteuil, pour lutter contre l’exclusion sociale.

Le dispositif Les jeunes pour la paix est un concours national. Claire Girauld est coordinatrice à La Source, elle pilote cette action : « Le but est de proposer un assemblage de deux sculptures en bois et en métal. » Les adolescents d’Évreux et de Val-de-Reuil ont passé un séjour d’une semaine de rencontre à l’atelier de l’association. Un second rassemblement aura lieu aux vacances de la Toussaint. Les œuvres seront fixées dans les quartiers, dans le cadre du centenaire de la guerre 14-18.

Exprimer la liberté

Les oiseaux cassent la cage. Ils quittent la ville et s’ouvrent au monde. Le panda, lui, a un regard de surplomb.

Les premières sculptures mesurent plus de deux mètres. L’une représente une ville en chaos dans une cage. Tout en haut, des oiseaux s’envolent et se libèrent. La deuxième sculpture reproduit un incendie sous un amas de bois. Sur une branche dorée, un panda est assis et il a l’air paisible. Ces jeunes ont découvert l’art contemporain. Ils ont pu profiter d’une expérience enrichissante. « Les oiseaux cassent la cage. Ils quittent la ville et s’ouvrent au monde. Le panda, lui, a un regard de surplomb », rajoute Claire.

L’artiste avec qui le groupe a travaillé s’appelle Aurélien Boiffier. Originaire de La Barre-en-Ouche, il s’inspire des univers dystopiques et post-apocalyptiques. Sculpteur, dessinateur, photographe et vidéaste, Aurélien modèle le monde animal pour transmettre un message artistique autour de l’imaginaire collectif.

Pendant l’atelier de La Source, les apprentis artistes ont côtoyé la méthode de l’assemblage, un savoir-faire né au début du XXe siècle dont les précurseurs sont Pablo Picasso, Raoul Haussman ou encore Jean Tinguely. « Les jeunes ont donné un titre aux œuvres. Elles s’intitulent Après la guerre, on peut enfin dormir. Aurélien Boiffier leur a montré des croquis. Le groupe en a créé à son tour. Ensemble, ils sont passés à la mise en volume des sculptures. »

Le vivre ensemble

Quand un enfant s’exprime peu, on le poussera à faire ses propres choix.

L’association La Source favorise la mixité sociale des enfants de 6 à 18 ans. Créée en 1991, elle a pour intérêt la production artistique. Implantée dans huit départements du milieu rural et urbain, La Source promeut l’art pour construire les jeunes dès leur plus jeune âge. « Nous sommes une association à vocation sociale et culturelle. Nous mettons en place des ateliers artistiques. On se sert de l’art pour mener des partenariats avec les travailleurs sociaux du territoire qui nous orientent des enfants. »

Pour les jeunes, les ateliers leur permettent de tisser du lien social. En difficulté scolaire, ils sont encouragés à l’expression individuelle, verbale ou artistique. L’implication est collective et chacun a des responsabilités. À la fin de la rencontre, les enfants découvrent la démarche de l’artiste, ils regagnent en autonomie. « Quand un enfant s’exprime peu, on le poussera à faire ses propres choix. Par exemple en peinture, est-ce qu’il optera pour le rouge ou le bleu ? En équipe, on sait qu’on l’aidera à s’extérioriser de façon verbale et à s’investir dans la pratique. »

Aurélien Boiffier. « Je les ai guidés dans leurs choix »

L’artiste est intervenu auprès des jeunes de l’atelier de la Source fin juillet. À la Toussaint, il retournera voir un nouveau groupe d’apprenants à Val-de-Reuil.

Pouvez-vous raconter la semaine avec les jeunes ?

La rencontre s’est bien passée. Il y avait 13 jeunes de 11 à 17 ans. Ils n’ont pas tardé à s’emparer du projet. Les profils étaient différents et hétérogènes. Tous n’étaient pas en décrochage scolaire.

Comment avez-vous été mis en lien avec l’association La Source ?

Après avoir fait les Beaux-Arts à Poitiers, je me suis orienté vers la pédagogie culturelle. J’ai animé des ateliers comme médiateur à La Source. J’étais l’intermédiaire entre les artistes et l’association. Quand ma carrière artistique a pris le dessus, je suis intervenu dans les ateliers, cette fois-ci en tant qu’artiste.

Qu’ont-ils appris ces jeunes pendant la rencontre ?

Ils ont découvert un univers esthétique et artistique. Ils ont appris à travailler en équipe. J’attache de l’importance à ce que dans un groupe chacun s’exprime. Je les ai guidés dans leurs choix. Ils ont acquis des savoirs techniques comme la manipulation du bois et du métal. Ils ont respecté les bons gestes et les normes de sécurité.

Un deuxième atelier aura lieu en octobre prochain. Pouvez-vous en parler ?

On réalisera une nouvelle œuvre à Val-de-Reuil. La sculpture sera déposée au Centre Communal d’Action Social. Elle donnera une identité au lieu. Il y a un enjeu pour les jeunes. C’est comme si c’était une commande. On leur demande de faire une création comme on pourrait le demander à un artiste.

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