Message du Président du Conseil Global pour la Tolérance et la Paix à l’occasion de la Journée Mondiale des Réfugiés
Renforcer la résilience des réfugiés : une responsabilité partagée, un destin commun
S.E. Ahmed bin Mohamed Al Jarwan
Président du Conseil Global pour la Tolérance et la Paix
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés – 20 juin 2025
En cette Journée mondiale des réfugiés, nous n’honorons pas seulement la profonde souffrance endurée par des millions de personnes contraintes de fuir leurs foyers, mais nous rendons hommage à leur résilience exceptionnelle. Derrière chaque statut de réfugié se cache une histoire — non seulement de déracinement, mais de dignité inébranlable, de détermination inflexible, et d’un espoir qui refuse de s’éteindre.
Chaque réfugié porte en lui plus que les cicatrices de l’exil : il porte un rêve. Un rêve de sécurité, d’appartenance, et d’une vie fondée sur la dignité et la paix. Et malgré la douleur, ils se relèvent. C’est ici que l’humanité est appelée à se lever avec eux.
Nous ne pouvons parler aujourd’hui de la crise des réfugiés sans affronter les urgences mondiales croissantes — et avant tout les guerres et les conflits qui nourrissent des tragédies humaines et poussent d’innombrables innocents à l’errance, à la perte de leur foyer, et au désespoir. Le conflit actuel menace de provoquer de nouvelles vagues de déplacements forcés, imposant à la communauté internationale un devoir moral urgent et impératif.
Face à ces défis, l’appel à la retenue et à faire prévaloir la sagesse sur les armes devient une nécessité vitale. Nous devons adopter une vision prospective plaçant la dignité humaine au cœur des priorités, et reconnaître que la paix est la seule voie durable pour former des générations épanouies, vivant en sécurité et capables de contribuer positivement à notre avenir commun.
Au sein du Conseil Global pour la Tolérance et la Paix, nous croyons que la paix ne se résume pas au silence des armes, mais s’exprime par la voix de la justice. La tolérance n’est pas une acceptation passive, mais un engagement actif et éthique envers l’humanité de chacun, indépendamment de son origine ou de sa condition. C’est pourquoi la résilience des réfugiés est au cœur de notre mission globale.
Dans le cadre d’un partenariat stratégique avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), nous avons organisé un événement de haut niveau au siège des Nations Unies à Genève, placé sous le thème : « Renforcer la résilience des réfugiés : une responsabilité partagée ». À cette occasion, nous avons lancé un ouvrage de référence mondial intitulé Fostering Refugee Resilience: Global Perspectives on Integration, Inclusion, and Prosperity, co-écrit avec des experts du HCR, de l’UNITAR, du Parlement de Malte et d’autres institutions. Cet ouvrage n’est pas qu’un simple livre — c’est un engagement mondial, un chœur de voix institutionnelles affirmant que l’inclusion n’est pas un choix, mais une exigence. Il est le témoignage de ce que l’humanité peut accomplir lorsqu’elle choisit la solidarité plutôt que le silence, et l’unité plutôt que l’indifférence.
Cette vision s’incarne à travers nos nombreuses initiatives — qu’il s’agisse des sessions du Parlement International pour la Tolérance et la Paix (IPTP), des assemblées générales du GATP, ou encore de notre programme académique de Master en Études de la Tolérance et Paix Mondiale. Nous construisons des ponts, pas des murs. Nous promouvons une législation qui répare, et non qui divise. Nous formons des esprits qui dirigent avec empathie, et des cœurs qui agissent avec courage.
Nous avons formalisé cette trajectoire à travers un protocole d’accord stratégique avec le HCR, alignant notre action sur le long terme avec celle des institutions les plus engagées dans la défense des déplacés et des sans-voix.
Mais notre responsabilité ne s’arrête pas aux discours ni aux événements — elle commence avec eux.
Aujourd’hui, j’adresse un appel sincère et pressant aux dirigeants mondiaux, aux parlementaires, aux éducateurs, aux figures religieuses, et à chaque personne éprise de conscience :
Mettons un terme, sans délai, aux guerres et aux conflits armés qui sont les causes premières de l’exil et de la souffrance. Aucune solution durable ne saurait voir le jour tant que les moteurs de la destruction restent actifs.
Et lorsque les conflits s’apaisent, le véritable travail commence : reconstruire des sociétés fondées sur la justice, la dignité, et la paix inclusive. Ne voyons pas les réfugiés comme un fardeau — mais comme des phares. Non comme des problèmes à gérer, mais comme des partenaires de la paix. Ouvrons des voies sûres vers l’éducation. Créons des opportunités. Protégeons — et célébrons — l’humanité de chaque réfugié. Ouvrons les portes de l’accueil au lieu de bâtir des murs d’exclusion.
Leur résilience est, en définitive, le miroir de notre propre capacité à changer. Les réfugiés ne sont pas des étrangers — ils sont nous, à un autre moment, dans un autre lieu, porteurs des mêmes espoirs, refusant de céder au désespoir.
Aujourd’hui, choisissons d’être une part de la solution — d’être la voix de la paix, la main tendue à ceux qui n’ont plus d’issue.
Car, en fin de compte, la véritable mesure de notre humanité ne réside pas dans ce que nous possédons, mais dans ce que nous partageons. Et l’avenir que nous espérons ne sera juste que s’il inclut tout le monde.
Car tous ceux qui ont perdu un foyer n’ont pas perdu l’espoir.