L’ONU appelle la Chine et l’Afrique à poursuivre une mondialisation juste et un développement durable inclusif
Au Forum sur la coopération Chine-Afrique qui se tient à Beijing, le chef de l’ONU a plaidé pour la poursuite d’une « mondialisation juste » et la promotion d’un « développement qui ne laisse personne de côté ». Deux grandes priorités des Nations Unies qui, selon lui, doivent guider le partenariat sino-africain.
« Ensemble, la Chine et l’Afrique peuvent unir leurs potentialités combinées pour des progrès pacifiques, durables et équitables au bénéfice de toute l’humanité », a dit le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’ouverture du Forum.
« Il est important que la coopération pour le développement actuelle et à venir contribue à la paix, à la sécurité et à la construction d’une ‘communauté d’avenir partagé pour l’humanité’ », a déclaré le Secrétaire général à l’adresse des dirigeants africains et chinois réunis dans la capitale chinoise sur deux jours.
Devant les représentants chinois et africains, M. Guterres a souligné cinq domaines qu’il considère cruciaux pour la réussite du partenariat sino-africain.
Le Secrétaire général a tout d’abord appelé à renforcer les fondements du progrès de l’Afrique. « Une coopération plus étroite entre la Chine et l’Afrique peut déboucher sur un développement durable, respectueux de l’environnement et résilient en Afrique, qui englobe d’abord les personnes qui accusent le plus grand retard », a-t-il dit.
Pour le chef de l’ONU, le soutien financier et technologique au développement des infrastructures est essentiel tout comme le renforcement des capacités commerciales. « Les pays africains commencent à réaliser le potentiel de la zone de libre-échange continentale historique » qui a été signé plus tôt cette année, a dit M. Guterres, ajoutant que le renforcement des systèmes de données nationaux peux aider les pays africains à formuler des politiques et à stimuler la prise de décisions.
L’Afrique doit s’approprier la question du développement durable
Par ailleurs le Secrétaire général a souligné que le développement durable est une question que l’Afrique doit s’approprier et sur laquelle elle doit mener.
L’année dernière, l’ONU et l’Union africaine ont convenu ensemble d’accords-cadres en matière de paix et de sécurité et de développement pour une mise en œuvre cohérente et coordonnée du Programme 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’organisation panafricaine.
« Ces cadres reposent sur notre engagement à être un partenaire solide et fiable de l’Afrique, dans le plein respect de la gestion par l’Afrique de son propre avenir », a dit M. Guterres. Le partenariat Chine-Afrique fait écho à cette approche collaborative pour créer non seulement des gains immédiats mais une valeur durable ».
Le Secrétaire général a souligné que l’ONU est prête à soutenir le renforcement de la gouvernance et des capacités institutionnelles dans les pays africains afin que ces derniers répondent pleinement aux besoins et aux aspirations de leurs peuples, notamment en matière d’éducation et d’emploi des jeunes et d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles.
Miser sur la cooépration Sud-Sud et promouvoir des politiques budgétaires durables
S’il s’est dit convaincu que « la coopération Sud-Sud est fondamentale pour une mondialisation équitable », M. Guterres a rappelé que la croissance spectaculaire de ce partenariat entre pays émergents « n’élimine pas la nécessité de mettre en œuvre les engagements Nord-Sud », notamment ceux pris dans le cadre du Programme d’action d’Addis-Abeba.
A Beijing, le chef de l’ONU a également exhorté la Chine et l’Afrique à promouvoir des politiques budgétaires durables.
« Les équipes de pays des Nations Unies sont pleinement résolues à aider les pays africains à tirer pleinement parti de leur coopération avec la Chine, a dit M. Guterres. « Dans le même temps, nous devons tous travailler ensemble pour garantir la viabilité financière du développement de l’Afrique », a-t-il prévenu.
Le Secrétaire général a souligné que des politiques budgétaires saines constituent un pilier essentiel du développement durable.
« Il est impératif que nous soutenions l’Afrique à la fois pour préserver et créer un espace budgétaire pour les investissements », a dit M. Guterres, martelant la nécessité d’un « effort mondial concerté » pour lutter contre l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites. Des priorités de lutte contre la corruption envers lesquelles se sont engagés les pays africains lors du sommet de l’Union africaine au début de l’année.
Aider l’Afrique à faire face au changement climatique
Dans la capitale chinoise, le chef de l’ONU a rappelé la menace existentielle que représente le changement climatique.
« Un avenir durable pour la Chine, l’Afrique et le monde signifie un développement respectueux du climat et résilient au changement climatique », a dit M. Guterres, rappelant que ce dernier couplé à la dégradation de l’environnement multiplient les risques, en particulier pour les États fragiles et les régions vulnérables.
« La Chine est aujourd’hui un leader mondial des solutions climatiques. Il est important qu’elle partage ses avancées avec l’Afrique pour permettre au continent de dépasser le développement polluant traditionnel en faveur de la croissance verte », a déclaré le Secrétaire général. « Et aussi, d’aider l’Afrique à s’adapter au changement climatique et à renforcer sa résilience aux impacts que les Africains ont si peu contribué à créer ».
Le Secrétaire général a affirmé que l’ONU continuera d’appuyer le partenariat Chine-Afrique et, plus largement, la coopération Sud-Sud, « afin que toutes les nations – en Afrique et au-delà – puissent bénéficier d’un développement durable et inclusif ».