Les envois de fonds familiaux, ligne de vie « critique» et moteur de développement (ONU)
Une personne sur sept dans le monde participe aux envois de fonds familiaux soit en tant qu’expéditeur ou destinataire, a affirmé le Fonds international de développement agricole des Nations Unies (FIDA), à l’occasion de la première Journée internationale des envois de fonds familiaux.
« Ce qui compte, ce n’est pas tant l’argent qui est envoyé vers les pays d’origine, mais l’impact qu’il peut avoir sur la vie des gens », a affirmé Président du FIDA, Gilbert F. Houngbo.
« Les petites sommes de 200 USD ou 300 USD que chaque migrant envoie chez lui représentent 60% du revenu du ménage, et cet argent fait une différence énorme dans la vie des familles et dans les communautés dans lesquelles elles vivent », a précisé M.Houngbo.
Selon le FIDA, la plus grande partie de l’argent envoyé par les travailleurs migrants est utilisée pour couvrir les dépenses de santé, d’éducation et de ménage et, en période de crise.
Il permet également de faire face aux pertes de récoltes ou à des urgences familiales.
Des envois qui contribuent au développement
En 2017, quelque 200 millions d’émigrants ont envoyé 481.000 millions de dollars à leur domicile, dont 46. 000 dans des pays en développement.
Ce montant est trois fois plus important que l’aide publique au développement et pourrait permettre de soutenir 800 millions de personnes dans le monde.
l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné le 16 juin, « Journée internationale des envois de fonds familiaux», avec pour double objectif d’attirer l’attention sur «l’impact transformateur» des envois des travailleurs migrants au développement de leur pays d’origine et d’accueil, et d’encourager diverses entités à prévoir la continuation de ces flux.
Environ 25% des fond envoyés, soit quelques 100.000 millions de dollars par an, servent d’épargne ou d’investissement dans des activités génératrices de revenus et d’emploi, transformant les économies, en particulier dans les zones rurales.
«Avec des options d’investissement appropriées, adaptées à leur situation et à leurs objectifs, les familles recevant les envois de fonds investiront davantage et deviendront des agents de changement dans leurs communautés», a déclaré M. Houngbo.
Faciliter les envois
Les envois de fonds peuvent être coûteux en raison de la conversion des devises ou des taux de commission élevés.
Compte tenu de la contribution importante de ces expéditions a la réalisation de l’agenda du développement, l’ONU estime que les gouvernements et les organisations internationales devraient encourager une réduction des coûts, promouvoir l’inclusion financière et d’essayer de maximiser l’impact de ces ressources.
Ainsi, l’objectif 10 du développement durable (ODD) vise à réduire les coûts de transaction à moins de 3% d’ici 2030 grâce à l’utilisation de nouvelles technologies.
Le rôle central de la poste en Afrique
Les services postaux peuvent jouer un rôle central dans les services de transfert de fonds, en réduisant le coût des transferts et en fournissant un accès aux services financiers de base en Afrique, selon un rapport publié par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Commission européenne (CE) à l’occasion de la Journée.
Le rapport analyse les résultats de l’Initiative relative aux services financiers postaux en Afrique (APFSI), un programme conjoint du FIDA financé par l’Union européenne (UE), mis en œuvre dans 11 pays africains.
Selon le FIDA, c’est en Afrique subsaharienne que le coût des envois de fonds est le plus élevé au monde. En 2017, le coût moyen était de 9,3% du montant envoyé.
Le programme conjoint APFSI, cherche a aidé les bureaux de poste à mettre au point des modèles opérationnels plus efficaces, à moderniser leur informatique et leur connectivité, et à accroître leurs compétences afin de pouvoir traiter des paiements en temps réel et gérer des services financiers.
Grâce à l’AFPSI, le coût de la réception des fonds par l’intermédiaires des bureaux de poste dans quatre pays pilotes – Bénin, Ghana, Madagascar et Sénégal – a diminué de 42%, et le coût moyen des services de transfert a été inférieur à 5%. Cela signifie qu’entre 2014 et 2016, les familles des migrants ont reçu 35 millions d’USD supplémentaires.