Le comité Nobel norvégien a tenu à souligner la grande menace que représentent ces armes pour la paix mondiale, en visant notamment les ambitions militaires de la Corée du Nord.
Alors que Donald Trump remet en cause l’accord nucléaire iranien et que la Corée du Nord multiplie les essais nucléaires, le symbole est fort. Le prix Nobel de la paix 2017 a été attribué ce vendredi à l’ICAN, la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires.
«Nous vivons dans un monde où le risque que les armes nucléaires soient utilisées est plus élevé qu’il ne l’a été depuis longtemps. Certains pays modernisent leurs arsenaux nucléaires, et le danger que plus de pays se procurent des armes nucléaires est réel, comme le montre la Corée du Nord», a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, qui a appelé les puissances nucléaires à entamer des «négociations sérieuses» en vue d’éliminer leur arsenal.
Depuis 2007, la campagne rassemble 460 ONG, dont l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW), afin de lutter contre les armes nucléaires dans le monde. Ils travaillent pour la reconnaissance «de leurs conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques».
La campagne appelle les États, les organisations internationales mais aussi la société civile à reconnaître la nécessité d’une interdiction totale des armes nucléaires.
Souhaitant les «éliminer complètement», l’ICAN a poussé à l’adoption d’un traité historique d’interdiction de l’arme atomique en juillet dernier. Signé par 122 pays, il a une portée essentiellement symbolique en l’absence des neuf puissances nucléaires.
D’après Berit Reiss-Andersen, l’ICAN a eu le mérite d’«attirer l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques induites par tout recours aux armes nucléaires et pour ses efforts déterminants en vue d’obtenir un traité d’interdiction de ces armes».
«Le Comité (Nobel) tient à souligner que les prochaines étapes vers la réalisation d’un monde sans armes nucléaires doivent impliquer les États dotés de l’arme nucléaire. Cette année, le prix de la Paix est donc également un appel lancé à ces États pour qu’ils engagent des négociations sérieuses en vue de la disparition progressive, équilibrée et soigneusement contrôlée de près de 16.000 armes nucléaires dans le monde», a-t-elle expliqué.
«Le désarmement n’est pas un rêve, mais une nécessité humanitaire urgente»
L’ICAN a annoncé qu’elle acceptait «avec une immense joie» le prix Nobel. «C’est un moment de grande tension dans le monde, alors que les déclarations enflammées pourraient tous nous conduire très facilement, inexorablement, vers une horreur sans nom», a déclaré l’ICAN dans un communiqué.
«Le désarmement n’est pas un rêve, mais une nécessité humanitaire urgente».