Le chef de l’ONU présente 12 domaines d’action pour 2018 et insiste sur la nécessité d’autonomiser les femmes
Devant les 193 Etats membres de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a présenté ses 12 domaines d’action pour l’année 2018 et a insisté sur la nécessité d’autonomiser les femmes.
« J’ai pris mes fonctions l’année dernière en appelant à faire de 2017 une année de paix. Un an plus tard, nous devons reconnaître que la paix reste insaisissable », a dit M. Guterres dans un discours.
« Les conflits se sont approfondis et de nouveaux dangers sont apparus. Les inquiétudes mondiales au sujet des armes nucléaires sont les plus élevées depuis la guerre froide. Le changement climatique évolue plus vite que nous. Les inégalités augmentent. Nous voyons des violations horribles des droits de l’homme. Le nationalisme, le racisme et la xénophobie sont en hausse », a-t-il ajouté.
Selon le chef de l’ONU, cela veut dire qu’il faut davantage d’unité et de courage « pour répondre aux besoins les plus urgents d’aujourd’hui, pour apaiser les craintes des personnes que nous servons et préparer le monde à un avenir meilleur ».
Même si c’est le rôle des Etats membres de définir les priorités de l’action de l’ONU, M. Guterres a présenté mardi les 12 domaines d’action qui lui semblent les plus importants.
Le chef de l’ONU estime d’abord qu’il faut promouvoir un véritable ‘new deal’ pour une mondialisation équitable. « La pauvreté et les inégalités ne sont en rien inéluctables, pas plus que ne l’est la répartition inégale des bénéfices de la mondialisation », a-t-il dit.
Deuxièmement, il faut « rehausser grandement nos ambitions en matière de lutte contre le changements climatique », a-t-il estimé. « En 2016, pour la première fois depuis trois ans, les émissions de CO2 ont augmenté », a-t-il ajouté. « Nous devons investir dans l’avenir, pas dans le passé ».
Troisièmement, le chef de l’ONU juge qu’il faut tirer parti de la mobilité humaine et adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, « l’une des tâches les plus importantes à accomplir cette année ». « Je l’ai dit et je le répète : les migrations sont un phénomène positif », a-t-il déclaré.
Les neuf autres domaines d’action sont les suivants : récolter les bénéfices de la quatrième révolution industrielle tout en protégeant les gens de ses menaces ; parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne sans avancer comme des somnambules vers une catastrophe ; démêler le désordre dans l’ensemble du Moyen-Orient ; renforcer le partenariat entre l’ONU et l’Union africaine ; mettre fin à la paralysie qui a laissé des conflits européens s’envenimer et geler ; continuer à mettre l’accent sur la lutte contre le terrorisme ; renforcer les opérations de paix des Nations Unies ; inverser l’exode à grande échelle des musulmans rohingyas du Myanmar ; et surmonter la fausse contradiction entre les droits de l’homme et la souveraineté nationale.
« Dans chacun de ces 12 domaines, nous pouvons constater l’impact disproportionné sur les femmes – des conflits au changement climatique en passant par les migrations de masse. Nous pouvons également voir qu’une plus grande égalité et plus grande inclusion des femmes sont un outil fondamental pour relever ces défis complexes », a souligné M. Guterres.
« Il a été prouvé que la participation significative des femmes à la paix et à la sécurité rend la paix plus durable. La participation égale des femmes à la main-d’œuvre et l’égalité des salaires débloqueraient des milliards de dollars pour nos économies », a-t-il ajouté.
Selon le Secrétaire général, pour réaliser de tels gains, cependant, une plus grande action est nécessaire. Il a rappelé que son approche repose sur trois piliers : l’autonomisation des femmes et des filles ; la prévention de l’exploitation et des abus sexuels contre les femmes ; et la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel.
« Les États membres doivent assumer leur leadership. Mais tout le monde, partout, peut faire quelque chose pour rendre notre monde plus sûr et plus durable », a conclu M. Guterres.