Le transport ferroviaire sera perturbé jeudi en Espagne en raison de l’appel à une grève générale pour défendre les droits des femmes, lancé par les principaux syndicats espagnols, a annoncé mercredi la compagnie nationale Renfe. Pour la journée mondiale des droits des femmes, sur les trajets interurbains, 200 trains sur 568 ne circuleront pas, selon une résolution du ministère de l’Equipement et des transports, gestionnaire de Renfe, publiée mercredi sur son site. Le texte précise qu’environ 65% du service sera assuré. Concernant les trains à grande vitesse (AVE) ou couvrant des longs trajets, 105 sont annulés (72% du service assuré).
Dix syndicats ont lancé fin février un appel à cette grève de 24 heures jeudi. Certains collectifs féministes ont aussi invité les femmes à ne pas consommer et à renoncer aux tâches domestiques. Les deux principales centrales, les Commissions ouvrières (CCOO) et l’Union générale des travailleurs (UGT), qui dans un premier temps n’avaient pas lancé d’appel à la grève, ont finalement préconisé un arrêt de travail de deux heures.
Pour CCOO, il s’agit de dénoncer le « négationnisme sur les inégalités » entre hommes et femmes, qui se sont encore aggravées avec la dure crise financière vécue par le pays entre 2008 et 2014. Celle-ci, a récemment déclaré son secrétaire général, a entraîné une perte de pouvoir d’achat de 22% dans les secteurs les plus féminisés.
Il faut aussi dénoncer l’inégalité « en termes d’embauche, de harcèlement et de violence subie par des milliers et des milliers de femmes », selon le syndicat UGT. La grève fait l’objet de débats depuis des semaines en Espagne et de nombreuses personnalités ont annoncé qu’elles y participeraient. L’égérie du réalisateur Pedro Almodovar, l’actrice Penelope Cruz, a annoncé qu’elle annulait certains engagements et serait aussi en grève « domestique », laissant le soin de ses deux enfants à leur père Javier Bardem.
Deux des cinq femmes ministres du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy -sur 14- ont pour leur part estimé qu’il serait préférable d’observer une « grève à la japonaise », autrement dit, du zèle, scandalisant la gauche. Mariano Rajoy a cependant pris ses distances avec ces déclarations mardi et accepté de recevoir un collectif de femmes de chambre, qui se plaignent de leurs emplois de plus en plus précaires et sous-payés. Une grande manifestation est prévue dans les principales villes à partir de 19H00.